Le port de la Cotinière est un de nos principaux fournisseurs. Situé sur l’île d’Oléron, il n’a cessé d’évoluer depuis les années 70 pour offrir aujourd’hui des services de qualité. Laissez-nous vous conter l’histoire de ces produits qui vont de l’hameçon cotinard à votre assiette.
Visite du port de la Cotinière
Le port de la Cotinière se situe à St Pierre, sur l’île d’Oléron. C’est le sixième port de pêche artisanale en France et le premier de la région Nouvelle-Aquitaine.
L’équipe de la Poissonnerie des Halles y a séjourné quelques jours. Elle a rencontré les acteurs passionnés de ce port : marins, poissonniers, mécaniciens, gestionnaires, …
Un peu d’histoire
Au XIXième siècle, La Cotinière n’est qu’un abri naturel, une longue plage de sable fin hébergeant quelques pêcheurs. De ce fait, le poisson est vendu directement sur la grève à l’arrivée des bateaux.
Au début du siècle dernier, c’est la pêche à la sardine qui y est développée en premier. On construit d’ailleurs une conserverie (Le Poisson d’argent) en face du port. La construction d’un chemin de fer et le développement des transferts par bateaux à vapeur permet la distribution plus rapide des produits de la pêche sur le continent. Ensuite, les Cotinards entament l’aménagement du port (désensablement laborieux contre vents et marées). Plus tard, un phare et un marché à la criée voient le jour.

A partir des années 30, les bateaux à moteur remplacent peu à peu les voiles. Dans les années 70, la modernisation s’accélère (nouvelle criée, second bassin, allongement des quais et des jetées).
Le port de la Cotinière de nos jours
Le port de la Cotinière est un ensemble de valeurs de travail artisanal, de traditions familiales et de solidarité.
Les bateaux et les hommes
Aujourd’hui, ce petit port abrite une centaine de bateaux colorés pratiquant la pêche artisanale. Cependant, il rivalise avec les grands ports français. Il compte en effet 250 à 300 pêcheurs et 120 mareyeurs (grossistes).

La doyenne du port (62 ans) se nomme La Cotinarde. C’est le dernier bateau construit sur le chantier naval du village en 1956. Jean-François Poitou, l’heureux propriétaire passionné, y travaillait déjà à 15 ans, au côté de son père.
Les techniques de pêche utilisées
Les marins du port de la Cotinière utilisent principalement deux types de techniques de pêche. Ils appartiennent aux « arts dormants » (engins immobiles ou en dérive où le poisson vient se piéger) et aux « arts trainants » (engins actifs où l’on chasse le poisson).
D’une part, pour les « arts dormants », il s’agit de la pêche au casier (homard, crevette rose, tourteau), la pêche à la palangre de fond (bar), la pêche au filet maillant calé (sole), la drague (coquille Saint-Jacques) et la pêche au chalut de fond (sole, langoustine, encornet, seiche, bar, lotte, raie, merlu, dorade).
D’autre part, les « arts trainants » sont représentés par la pêche à la palangre dérivante (bar, dorade, lieu jaune, congre, maigre), la pêche au filet maillant dérivant (maigre, sar) et le chalut pélagique (maquereau, sardine).
La zone de pêche des bateaux de la Cotinière se situe dans le Golfe de Gascogne, entre le bassin d’Arcachon et l’île d’Yeu.
La Criée
A la criée, la journée commence à 5 heures du matin avec la vente qui concerne les bateaux côtiers. Ensuite, une deuxième vente a lieu à 15h30 avec la « petite pêche ».

La halle de ventes est un amphithéâtre dans lequel les mareyeurs (grossistes) prennent place. Au centre, les bacs contenant les produits de la pêche défilent sur un tapis roulant surplombé par un grand écran où les prix croissent et décroissent. Tous les lots sont présentés selon les critères ETPQ (espèce, taille, présentation et qualité) et les acheteurs, face à leur pupitre, prennent part aux enchères. Certains acheteurs participent aux ventes à distance grâce au développement du réseau internet. Ainsi, la distribution des produits de la pêche de la Cotinière s’effectue partout en France, mais aussi en Italie et en Espagne.
Le port et les infrastructures
La Cotinière est un véritable complexe portuaire avec sa criée, son marché au poissons, sa glacière, sa zone de distribution de carburant, son poste de la SNCM (Société Nationale de Sauvetage en Mer), sa coopérative maritime, ses ateliers mécaniques et électroniques, ses ateliers de ramendage (réparation des filets), sa forge, sa déchetterie portuaire, sa zone de réparation navale, son chariot à bateaux et ses locaux professionnels, administratifs, coopératifs et professionnels.
Il existe un projet d’extension du port dans un futur proche (La Cotinière 2021). Le Conseil départemental et la mairie de Saint-Pierre d’Oléron soutiennent ensemble le projet. Une enveloppe de 62 millions d’euros a été votée. Ce projet comporte la création d’un bassin « à flot » (accessible 24 heures sur 24, quelles que soient les marées, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui). Il prévoit aussi la construction d’une nouvelle criée (obsolescence et engorgement des structures actuelles) et des aménagements touristiques.
Ainsi, la taille modeste des navires, la richesse des techniques de pêche utilisées, la fraîcheur des produits rapportés, le respect des règles pour garantir l’avenir du métier et le courage de ses marins font de la Cotinière un site privilégié de l’île d’Oléron. Et c’est la raison pour laquelle la Poissonnerie des Halles l’a choisie pour approvisionner son étal pour votre plus grand plaisir.
La Lumineuse : produits de la mer de qualité à retrouver en magasin
Il existe une poissonnerie familiale à la Cotinière qui a vu 5 générations de cotinards passer. Il s’agit des Pêcheries de la Cotinière créées en 1920. En vente directe mais aussi en mareyage, ils sont présents sur toute la côte atlantique.

En 2012, ils ouvrent une conserverie, « La Lumineuse » avec un but revendiqué : travailler localement avec des produits de qualité. Ainsi, tout est produit sur le port de la Cotinière, sans additif, colorant ni conservateur. Cette philosophie a séduit l’équipe de la Poissonnerie des Halles. Vous retrouverez prochainement les produits « La Lumineuse » dans notre magasin de Lavaur (Tarn).
Nous avons sélectionné pour vous un assortiment de rillettes (crabe, langoustine, merlu, espadon…) et des soupes (poissons, araignées, rougets, langoustines). Bon appétit !
Source : « La Cotinière, le magazine du port » – Numéro 1 (2018)